Bujumbura vient de connaître une semaine de combats dans ses quartiers sud et de bombardement du centre-ville tuant de simples gens. Des dizaines de milliers de personnes ont fui leur maison, des dizaines d’otages emmenés ou massacrés par les rebelles.
Et pourtant un accord de paix pour le Burundi a été conclu à Arusha (Tanzanie) en août 2000, un gouvernement de transition incluant toutes les factions hutu et tutsi, y compris les plus extrêmes, a été mis en place en novembre 2001, des accords de cessez-le-feu ont été négociés à la fin de 2002 avec trois mouvements armés, des cantonnements ont été prévus pour ceux-ci et des vivres déjà fournis par l’Union européenne au début de 2003 pour éviter le pillage des populations. Enfin, le 30 avril, la transition prévue à l’issue du mandat de dix-huit mois du président Buyoya (tutsi de l’Uprona) au profit de Domitien Ndayizeye (hutu du parti Frodebu) s’est effectuée sans encombre. La reprise des aides internationales était en cours.
Cependant, un mouvement rebelle, le Front de libération nationale (FNL), issu du Palipehutu, une formation ethniste hutu créée dans les années 1980 selon le modèle socioracial alors au pouvoir au Rwanda, persiste à ne pas adhérer à ce schéma de paix. Il demande la démission du président Ndayizeye décrit comme complice des Tutsi. Ayant réussi de gré ou de force à s’infiltrer sur les collines entourant Bujumbura, il a le visage habituel des milices extrémistes en Afrique : utilisation des civils comme bouclie