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Libération
TRIBUNE

Un droit de réponse peut en cacher un autre

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par Noël Mamère et Jacques MASSEY
publié le 25 juillet 2003 à 0h17

La société Monsanto peut toujours se draper dans sa vertu outragée, elle ne nous convainc pas. Comment peut-elle faire croire à son innocence et à sa prétendue obsession de la transparence et de la précaution, alors que, durant la guerre du Vietnam, elle mit à la disposition de l'armée américaine le terrible défoliant «agent orange» qui provoqua les dégâts humains et écologiques que l'on sait ?

Peut-on la prendre au sérieux lorsqu'elle affirme protéger la biodiversité, alors que depuis l'invention de l'hybridation elle mène une politique qui repose sur la stérilisation du vivant et dont l'objectif est de dominer le marché mondial des semences en rendant dépendants la plupart des agriculteurs de la planète ? Avec la technique des brevets, elle peut interdire aux agriculteurs d'utiliser une partie de leur récolte pour réensemencer et même leur intenter des procès. Comme celui qui, au Canada, oppose Monsanto à l'agriculteur Schmeiser, qu'elle accuse de piratage (!), alors que son champ a été contaminé par des semences OGM cultivées dans un champ voisin. Condamné pour contrefaçon, l'agriculteur a saisi la Cour suprême de son pays.

Protection de la biodiversité ? Pourquoi Monsanto, Dupont, Novartis et compagnie ne nous disent-ils pas que leurs OGM ont pour principal objectif d'accroître les cultures intensives au détriment des cultures vivrières, traditionnelles et biologiques, pour prendre le contrôle de la chaîne alimentaire ?

Ce n'est pas aux multinationales des semences trafiqué