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Libération
TRIBUNE

Tolérance zéro, intolérance totale.

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par Gustave Massiah
publié le 29 juillet 2003 à 0h24

Si la politique intérieure de Jacques Chirac était à la hauteur de sa politique extérieure, il aurait pu être un des grands présidents de gauche de la France. Certes, ses positions sur la guerre américaine et ses déclarations tiers-mondistes doivent beaucoup au fondamentalisme de l'administration Bush et à la défense d'intérêts économiques français, parfois tout aussi contestables, mis à mal par l'hégémonie unilatérale. Sans pour autant sombrer dans l'angélisme, ce sont des contradictions qui restent bonnes à prendre dans le contexte international.

En politique intérieure aussi, Jacques Chirac aime bien chevaucher les idées qui brillent ; et il y adhère certainement pendant qu'il les prononce. Mais, elles ne l'empêchent pas de mettre en oeuvre une politique exactement inverse. Il faut se pincer quand, au rassemblement mondial des jeunes agriculteurs, il déclare à propos des OGM : «Il faut s'assurer qu'ils répondent à de réels besoins et que le principe de précaution, qui est essentiel, est bien respecté. Il faut s'assurer également que les OGM ne deviennent pas un facteur de dépendance supplémentaire des agriculteurs des pays en développement, notamment à l'égard des entreprises productrices de semences. Toutes ces conditions ne me paraissent pas remplies aujourd'hui.» Déclarations qui suivent l'acharnement du ministère public à faire condamner les syndicalistes paysans qui s'opposent aux OGM et qui précèdent de quelques jours l'incroyable déploiement de forces qui met en scè