Le débat sur le statut des intermittents met au jour toutes sortes de confusions, qu'il faudrait d'urgence clarifier pour rendre la discussion plus intelligible et éventuellement plus pertinente : confusions entre communication et culture, animation socioculturelle et création artistique, audiovisuel et spectacle vivant, entre artiste et technicien, créateur et interprète ou encore entre professionnalisme et amateurisme, etc.
On identifie trop souvent, par exemple, le statut d'intermittent avec un statut d'artiste, alors qu'une partie seulement des intermittents sont artistes et, dans ce cas, ce sont plutôt des interprètes (acteurs, instrumentistes, danseurs, etc.) et non tellement des créateurs (écrivains, compositeurs, chorégraphes, etc.), si on excepte les créateurs qui ont ce statut parce qu'ils ont besoin d'exercer une activité rémunératrice à côté de la création en tant que technicien, interprète ou autre , celle-ci leur permettant, en fait, de vivre et, par conséquent, de créer. Certains peuvent voir là un abus. Mais on peut aussi y voir le symptôme d'une carence du système à donner un réel statut social à ces créateurs.
Bien qu'on en parle peu, il faut être conscient que cette population de créateurs «intermittents» est spécialement menacée par le nouveau statut. C'est le cas de créateurs dans le domaine des formes artistiques émergentes, pour lesquelles il n'existe pas encore de catégorie.
La question de l'intermittence pose donc de manière quelque peu paradoxale