Dans les pages Rebonds de notre édition du 22 juillet, sous le titre : «Priorité à l'accès aux médicaments», le commissaire européen Pascal Lamy appelait les Etats-Unis à rejoindre les 145 autres membres de l'OMC qui acceptent d'adapter les règles sur la propriété intellectuelle pour faire en sorte que les pays les plus pauvres puissent accéder aux médicaments qui leur sont nécessaires par la voie des génériques. Il soulignait aussi l'importance de l'effort de l'UE dans sa lutte contre le sida. Plusieurs lecteurs ainsi que MSF ont contesté la réalité de cet effort.
On lira ci-contre le point de vue d'Act Up Paris ainsi qu'une réponse de Pascal Lamy.
L'épidémie du sida fait ses pires ravages dans les pays en développement, des pays où la Sécurité sociale n'existe souvent pas, et où chaque euro ajouté au prix des médicaments et des autres produits de santé exclut d'office des millions de malades supplémentaires de l'accès aux soins, à la vie. Or, des versions concurrentes, bien moins chères, des médicaments commercialisés par les multinationales occidentales à des prix exorbitants, existent dans certains pays relativement industrialisés tels que l'Inde, le Brésil ou la Chine. Mais la mondialisation des brevets détenus par les multinationales, opérée à travers l'Organisation mondiale du commerce, menace la pérennité de ces productions abordables, et empêche les médicaments en question de se diffuser dans les pays les plus pauvres, par exemple les pays africains, qui se trouvent ê