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Libération
TRIBUNE

L¹Europe au côté des pays en développement

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par Pascal Lamy
publié le 4 août 2003 à 0h31

Je reviens tout juste de Montréal où j¹ai rejoint une réunion des ministres du Commerce de l¹OMC. C¹était une nouvelle occasion d¹affirmer notre engagement, à nous Européens, de voir l¹accès des malades aux médicaments érigé en priorité absolue, telle qu¹elle a été reconnue au moment du lancement du nouveau cycle de négociation commerciale à Doha en novembre 2001.

Un an plus tard, 145 Etats membres de l¹OMC, tous les pays en développement et l¹Europe à leurs côtés se sont mis d¹accord pour qu¹il soit possible de déroger aux règles de la propriété intellectuelle en cas d¹urgence sanitaire, pour s¹attaquer, entre autres, au sida, à la malaria ou à la tuberculose. Comment ? En levant les brevets qui protègent les médicaments et en permettant la fabrication de médicaments génériques accessibles aux malades. Le compromis trouvé en décembre 2002 permet à tous les pays n¹ayant pas d¹industrie pharmaceutique nationale d¹importer des génériques en provenance des pays producteurs. Enfin, il offre la garantie que ces génériques seront acheminés vers ceux qui en ont besoin (les malades du pays importateur) et en aucun cas réexportés vers d¹autres pays pour faire des plus-values commerciales sur le dos de drames humains.

Or, l¹OMC compte aujourd¹hui 146 Etats. Un Etat manque donc à l¹appel et bloque un accord : les Etats-Unis. C¹est pourquoi l¹Europe leur demande de rejoindre le consensus mondial le plus vite possible. Le feu est là, dévorateur. Il y a urgence. C¹est ce que je suis allé di