Le 11 juillet, la cinquième session du Comité intergouvernemental sur les ressources génétiques et les savoirs indigènes s'est achevée sur un échec à Genève. Il s'agissait de reconnaître et rémunérer les savoirs des peuples indigènes sur la biodiversité, afin d'en encourager la conservation : deux thèmes devenus chers au président Chirac. Et pourtant, la France a voté avec les pays développés contre les pays du tiers-monde, défense de l'industrie pharmaceutique oblige !
On n'en peut plus douter : cette discordance entre la parole présidentielle et la pratique gouvernementale fait maintenant système et finit par devenir prévisible. Le discours s'arrête à l'endroit exact où il risquerait de se faire loi, au détriment des intérêts financiers. L'exemple de la charte de l'environnement, dont on attendait monts et merveilles, en est un exemple frappant.
Une telle charte, attachée à la Constitution française, serait prodigieusement utile. D'une part, elle servirait de «feuille de route» pour les législateurs. D'autre part, et dans l'attente de leurs travaux, elle servirait à fonder la jurisprudence administrative. Il s'agit donc d'un acte juridique majeur. Des intérêts colossaux sont en jeu, d'une part en termes de santé publique, de préservation du patrimoine, de l'autre en termes de limites à la loi du profit, de coûts d'indemnisation. Il ne suffit pas dès lors de proclamer que «chacun à droit de vivre dans un environnement équilibré et favorable à sa santé». Il faut établir qui do