A travers les récents attentats de Riyad et de Casablanca, le terrorisme d'inspiration wahhabite évolue de manière préoccupante. Si l'organisation transnationale mise en place par Ben Laden est restée étonnamment discrète au cours des six derniers mois, c'est parce que les actions intentées contre elle ont été en général couronnées de succès. Depuis octobre 2001, grâce à la coopération sans précédent des services de sécurité et des polices du monde entier sous impulsion ou sous contrainte américaine le mouvement du milliardaire saoudien semble avoir été en grande partie démantelé. Selon Washington, près de 4 000 de ses membres auraient été appréhendés ou éliminés.
En raison de son inactivité, et de la mort probable de Ben Laden, certains experts ont voulu voir trop vite la fin du terrorisme.
L'entité que la presse désigne par commodité Al-Qaeda est une structure complexe. Elle se compose, d'une part, de l'organisation propre d'Oussama ben Laden et, d'autre part, de nombreux groupes terroristes unis par une culture commune du jihad et fortement enracinés dans leurs pays respectifs (Maghreb, Afrique, Moyen-Orient, Extrême-Orient). Le nombre total d'«Afghans arabes» recensé dans le seul Moyen-Orient varie, selon les sources, de 15 000 à 25 000 «jihadistes».
De nombreux groupes armés se sont progressivement affiliés à Al-Qaeda au cours des quinze dernières années. En février 1989, Ben Laden créa d'abord le «Comité du jihad», structure qui regroupait diverses organisations fonda