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Libération
TRIBUNE

Pour un catastrophisme éclairé

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par Simon CHARBONNEAU
publié le 22 août 2003 à 0h40

La sécheresse catastrophique qui s'est abattue cet été sur l'Europe est l'origine de multiples calamités qui ont fait souffrir les hommes comme la nature. Sur ces derniers se sont abattus les incendies, les pénuries d'eau, la mise à sac et à sec de nos rivières par l'irrigation massive et les pollutions à l'ozone dans les grandes villes alors que le mazout du Prestige continuait à souiller nos plages. Confusément, l'opinion a bien senti que l'on a affaire là aux signes manifestes d'une catastrophe en cours quoique se déroulant au ralenti. Car, entre toutes ces manifestations inquiétantes de désordres naturels qui aujourd'hui s'accélèrent, il y a un lien constitué par l'entrée en crise d'un système fondé sur une croissance économique boulimique d'énergie fossile et de ressources naturelles dont une, l'eau, est essentielle à la vie. Ce système fondé depuis près de deux cents ans sur la généralisation du moteur thermique dans tous les domaines d'activités humaines est producteur massif de gaz à effet de serre, cause du réchauffement climatique en cours. Plus la banquise motorisée planétaire s'avance, plus celles des pôles reculent !

Car, entre le mazout sur nos plages, la pollution par l'ozone et la sécheresse calamiteuse que nous connaissons, il y a effectivement un lien constitué par notre surconsommation de produits pétroliers, en particulier par le secteur des transports routiers qui devrait en Europe encore augmenter de 40 % jusqu'en 2010, suivant les chiffres de la Commiss