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Libération
TRIBUNE

Canicule, sèches explications

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par Richard BOUTON
publié le 29 août 2003 à 0h45

Sans attendre le décompte précisément macabre de la canicule, on peut d'ores et déjà affirmer sans grand risque d'erreur que celle-ci aura fait davantage de victimes en quinze jours que la route n'en fait par an. Face à la plus grande catastrophe sanitaire que la France ait connue depuis plusieurs décennies, chacun cherche des explications, des coupables et d'éventuels remèdes pour que ce cauchemar ne se reproduise plus. Ainsi, le gouvernement n'aurait pas été informé par les services adéquats, principalement la Direction générale de la santé (DGS), notre réseau de soins de proximité, notamment les médecins généralistes, aurait failli à sa tâche et le Premier ministre demande une enquête. Il y a urgence et, dès avant les résultats de celle-ci, Lucien Abenhaïm, directeur général de la santé, est poussé à la démission sans le minimum d'égard dû à un professeur de santé publique de renommée internationale.

Pourtant, sous sa conduite, la DGS aura remarquablement suivi et jugulé l'épidémie de pneumonie atypique venue d'Asie (moins de 5 décès en France), sans parler des épidémies localisées de méningite et plus récemment de légionellose et de leptospirose. Régulièrement informée par l'Institut national de veille sanitaire (INVS.), la DGS est parfaitement apte à lutter avec tous les moyens dont elle dispose contre les fléaux sanitaires directs.

Il en est autrement pour les désastres dont les conséquences sont sanitaires. L'épisode de canicule que la France vient de traverser est une