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Libération
TRIBUNE

La gauche convalescente.

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publié le 29 août 2003 à 0h45

Dans Libération du 18 juillet, Zaki Laïdi dresse un bilan de faillite de la gauche dans l'opposition et conclut à son naufrage programmé. Parce qu'elle refuse d'admettre que nous n'avons pas en France de «droite dure» et que «le gouvernement actuel est un gouvernement réformiste et pas seulement un gouvernement de droite», la gauche, selon Zaki Laïdi, se serait enfermée dans la surenchère et la démagogie : après avoir combattu la réforme des retraites, voilà maintenant qu'elle attise le conflit des intermittents du spectacle, s'indigne notre estimé sociologue, sans expliquer toutefois en quoi ces réformes mériteraient notre approbation et notre soutien.

Pour dresser un bilan honnête d'une année d'opposition de la gauche, il faut dépasser l'abstraction des principes et expliciter ses critères de jugement. Après sa lourde défaite électorale du printemps 2002, la gauche avait à relever trois défis : il lui fallait tout d'abord faire face au contre-coup interne de la débâcle du 21 avril, éviter que la «réplique» intérieure de ce tremblement de terre ne transforme ses diverses composantes en champs de ruine. Après une défaite aussi traumatisante, en effet, les partis connaissent un processus de régression idéologique et politique, une tendance au repli sur leur noyau identitaire le plus ancien et le plus profond. Ni les Verts, ni le PCF n'ont su résister à ce mouvement de régression. Les premiers ont renoué avec leur gauchisme originel et leur immaturité en matière d'organisation.