Tempêtes d'hiver (1999), canicules d'été (2003)... Qui oserait dire, maintenant, «qu'il n'y a plus de saisons». Les dégâts d'une rare ampleur, matériels et humains, de ces coups de colère météorologiques offrent une caisse de résonance sans précédent aux avertissements que les climatologues lancent depuis une quinzaine d'années. Cris d'alarme jusqu'à présent sans grands effets, tant les dangers du changement climatique semblent lointains et incertains quand le remède brider la consommation de charbon, de pétrole et de gaz heurte de front les modèles économiques, industriels et les modes de vie dominants. C'est ainsi que le timide accord de Kyoto, signé en 1997, est aujourd'hui sans grande signification avec le refus des Etats-Unis de confirmer leur engagement, l'absence de signe tangible de renoncement aux transports routiers massifs en Europe, ou la croissance accélérée du parc automobile chinois. Quelles sont, pourtant, les leçons de cet été brûlant ?
La première réside dans le rude impact de la météo. «La sensibilité des sociétés aux aléas climatiques ne diminue pas. Les pays riches qui fonctionnent en flux tendus supporteront mal les réarrangements du système climatique. Quant aux pays pauvres, le prix des catastrophes naturelles ne fera que s'amplifier. Le coût humain (du changement climatique, ndlr) sera, à mon avis, bien plus important que ce que nous croyons. En tout cas bien supérieur à celui qui est nécessaire pour limiter ce changement en économisant au maximum