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Libération

La blague

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publié le 2 septembre 2003 à 0h48

S'autoriser à des commentaires relatifs à la déplorable affaire de Vilnius, aux amours tragiques de Marie Trintignant et de Bertrand Cantat et à ce qui advint cette nuit-là entre ces deux-là, on ne saurait. On n'y était pas. Commenter les commentaires, bien sûr, mais l'intérêt ?... Restent deux avocats, deux clans et deux camps face à face, et tout un chacun (tous sondeurs et tous sondés, autour d'un puits du fond duquel la vérité...) sommé de choisir le sien. Protestez que vous en êtes incapable, osez même avouer que vous vous en foutez, de cette histoire, et appréciez, dans le regard de votre interlocuteur, comme votre compte est bon. Ainsi l'alchimie des cafétérias, sonnant le glas de l'été, révèle-t-elle tous les ans, plus ou moins rationnellement, le fait divers le plus signifiant de la saison. Il est souvent le plus binaire. Pour en mesurer la «popularité» ou dégonfler sa charge dramatique, bientôt, une blague-épitaphe court, qui constitue le signe d'un commencement de catharsis. En l'occurrence, il est peu probable que vous ayiez échappé à celle-là, en forme de devinette dont la chute énonce que le groupe Noir Désir (en lequel chanta Cantat, ndlr) a décidé de se rebaptiser Super Trempe (en référence allusive au groupe de pop-rock anglais des années 70 Supertramp, ndlr). A huit reprises déjà, depuis la mi-août, cette plaisanterie me fut oralement rapportée ; autant dire que, tout du long de la tuyauterie électronique, elle dut faire florès. Son succès cruel induit-il q