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Libération
TRIBUNE

Pour une véritable politique gériatrique

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par Jacques SOUBEYRAND
publié le 2 septembre 2003 à 0h49

Sommes-nous une nation incorrigible ? Une catastrophe nationale se produit et quoi de plus habituel qu'un transfert des responsabilités et du discours dans le domaine politique !! Peut-on raisonnablement envisager que le conflit politique ressuscite les morts ? Ces vieux dont la canicule a précipité ou provoqué les décès, étaient-ils de gauche ou de droite ? Pour ou contre le gouvernement ? Citoyens de la France d'«en bas» plus probablement que de la France d'«en haut» ? Ne partageant pas les idées du ministre de la Santé, je me sens d'autant plus à l'aise pour écrire que le rendre responsable du choc sanitaire m'apparaît un peu trop réducteur.

On peut accorder à la critique politique qu'elle fait partie du jeu normal d'une démocratie. Mais, à la réflexion, le véritable rôle d'une opposition ne devrait-il pas être d'attirer l'attention du pouvoir en place sur un risque, sanitaire en l'occurrence, quand celui-ci n'a pas su le percevoir et l'anticiper ? Au citoyen que je suis, cela apparaîtrait comme la démarche d'une opposition constructive et responsable, qui ne donnerait que plus de poids à ses critiques. Cette attitude n'a pas été celle que l'on a vu se mettre en place, ce qui a une autre signification : l'opposition non plus n'avait pas prévu les effets de la canicule. Pourtant, le Parti socialiste ne dispose-t-il pas d'une commission nationale santé ?

Quant aux promesses de primes faites par le gouvernement aux personnels de santé, plus que maladroites, elles apparaissent