Brasiers, canicule, sécheresse, tout s'enflamme, les forêts de France, d'Espagne, d'Italie, du Portugal comme les coeurs des amants déchirés par la passion et qui vont, en Lituanie, jusqu'à ce que mort se donne. Eté pourri, non par la pluie, mais par la jouissance des pyromanes, l'incandescence des brindilles de pins, des sentiments poussés au paroxysme, des rebelles libériens qui poussent un dictateur sanguinaire à s'enfuir dans le pays d'à côté.
Coeurs et têtes brûlés, tout crépite et rougit durant cet été flamboyant, la sueur ruisselle sur les corps, l'air torride fait monter les pics de pollution des cités, l'ozone entre dans nos poumons en même temps que l'irritabilité, l'anxiété que les tourments ne cessent, même quand le temps se sera rafraîchi. Ardente saison des records, des bouteilles d'eau minérale consommées, des ventilateurs en rupture de stock, des pompiers brûlés, des corps civils calcinés, des vieillards déshydratés.
Seule proposition politique hilarante, Olivier Besancenot qui, début juillet annonce péremptoire et sans rire que «la France a besoin d'un parti de la grève» : remède sans doute infaillible pour que régresse le chômage quand chaque chômeur pourra se déclarer gréviste avant même d'avoir retrouvé un travail. Incandescente sottise ?
Bref, la torpeur aoûtienne habituelle s'est muée en malaise estival à son plus haut niveau : les festivals n'ont pas eu lieu, la fête, la danse, le théâtre et l'art lyrique se sont tus, mesures de rétorsion, les Américains