Au cours de l'été, et selon les dernières estimations, 632 personnes âgées sont mortes quotidiennement dans divers établissements de santé, et ce, sur une durée de quinze jours ; 632 personnes, soit la capacité du futur Airbus. Ces personnes âgées sont mortes avant tout de mort sociale, quand si peu de moyens ont été mis en oeuvre pour faire face à la canicule.
Que l'institution hospitalière se soit montrée défaillante, est-ce là une nouveauté ? Que dire aussi de votre apparition compatissante, Monsieur Raffarin, en Knock de dernière minute, vous, si soucieux du bien-être des personnes âgées, des handicapés, quand vous avez réduit de façon significative l'allocation personnalisée d'autonomie ?
Il n'y avait rien de virtuel, ni écran interposé, dans l'état des malades qui affluaient aux urgences. Cessez donc de prendre en otage la population avec vos propos moralisateurs et culpabilisants, et donnez à cette même population les moyens d'être soignée selon ses besoins et ses voeux. Ce qui s'est passé cet été 2003 ne s'effacera pas des mémoires aussi facilement que vous l'escomptez.
Au centre d'action sociale de la Ville de Paris, par exemple, un effectif de nuit de 6 personnes pour 185 personnes âgées, pour la plupart grabataires, a dû faire face à une situation d'entrée ingérable. Comment, alors que le syndrome d'hyperthermie ainsi que le nombre de décès massif entraînaient une surcharge de travail, faire tout simplement boire régulièrement les patients ? Parlons aussi du manque d