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Libération

De l'éthique politique

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publié le 8 septembre 2003 à 0h53

Avec Raffarin, en fin de semaine, il s'est passé quelque chose de remarquable, sinon historique. Jeudi d'abord, sur TF1, où il n'était pas venu que pour se rabibocher après cette malheureuse affaire de télé-Realpolitik avortée, Raffarin n'a pas fait que de la com' esbroufeuse : le «bon père de famille» y tira contre l'Europe et ses «bureaux» une salve qui restera. Son affirmation du primat national dans la gestion du chacun-pour-sa-peau rappela à de vieux lecteurs le très fameux «La Corrèze avant le Zambèze» du chroniqueur de Paris Match Raymond Cartier, dénonçant, au temps de Robert Poujade triomphant, les aides à l'Afrique décolonisée ; de plus jeunes abonnés y perçurent, eux, l'écho du lepéniste «J'aime mieux ma fille que ma cousine, et ma cousine que ma voisine». Et ceci serait probant, mais sans plus, si le Raffarin nouveau n'en avait vendredi remis une couche en tançant furieusement le trop courtois commissaire et «gendarme» Pascal Lamy, qui le rappelait à ses traités et à ses devoirs (voir Libération des 6 et 7 septembre). Charles Pasqua applaudit. Alors, totalement débridé, devant ses groupies de l'UMP réunies à Moliets, le même Raffarin n'eut aucune vergogne à invoquer une «éthique politique» pour mettre en garde contre un «danger» de l'extrême gauche, audacieusement assimilée à l'extrême droite dans sa localisation «aux marges de la République». Susurrée de part et d'autre depuis «la fin du communisme», que de médiatiques historiens assimilèrent au nazisme, mise en