On l'a dit et répété, la canicule est redoutable pour les personnes âgées. Quand elle s'allie à la solitude, elle devient meurtrière. Une société qui n'a plus d'amour ou au moins du respect pour cette catégorie d'âge, est déjà dans le déclin. Les acquis de la démocratie et de la liberté, l'émergence de l'individu responsable et égoïste, ont abouti peu à peu à la négligence, voire la condamnation de l'âge inutile, dit quatrième âge. Dans une société marchande, une personne qui n'est plus rentable est de trop. On n'ose pas le dire mais on ne fait rien pour lui manifester de la considération, c'est-à-dire quelques gestes gratuits, une présence, une parole. On n'a pas encore atteint le niveau de cynisme où on peut se débarrasser des vieux sans scrupule. La nature et le climat s'en chargent. Mais voilà, le progrès de la médecine, la prévention, le système de retraite anticipée ne cessent de prolonger la vie. Si en Afrique l'espérance de vie atteint une moyenne de 48,7 ans, elle est de 76,8 ans en Europe et en Amérique.
Que faire de cette vie en plus ? Il ne s'agit pas de savoir comment l'occuper mais comment la traiter, comment vivre avec elle, avec quels sentiments et dans quelles dispositions. C'est une question de culture et d'éducation. Dieu sait si les mondes arabe et africain sont encombrés de problèmes, mais s'il y a un domaine où ils ne transigent pas, c'est celui qui concerne les parents et grands-parents. Le lien tient du sacré et du devoir. L'islam recommande de mériter