La décision de réduire l'impôt portant sur le revenu de trois points dans le contexte macroéconomique qui est le nôtre est une absurdité. D'abord, si l'on veut relancer l'économie, il faut être certain que la dépense fiscale concédée par l'Etat (et creusant encore son déficit), se retrouve bien en bel et bon argent stimulant rapidement l'économie. Or, lorsque vous redistribuez du pouvoir d'achat vers ceux qui payent des impôts, vous le redistribuez, en fait, vers les classes moyennes et riches ; c'est-à-dire à des Français qui peuvent très bien décider de réserver leur «petit cadeau fiscal» à autre chose que de la consommation ; à de l'épargne, plus ou moins efficace et, de toute façon, à effets d'entraînement différés. Quitte à faire du déficit public, il vaut bien mieux le faire, soit en primes vers les plus démunis (ce que fait bien trop partiellement le gouvernement avec la prime pour l'emploi), qui eux en général ne font pas le choix de ne pas consommer ; soit en dépense publique pure (santé, éducation...). Le déficit public a des objectifs de court terme : conjoncturels, et il faut s'assurer que les injections consenties reviennent dans le même délai ; sinon ce n'est pas la peine.
Ce qui compte beaucoup dans le succès d'une stratégie de baisse d'impôt à l'américaine, c'est sa lisibilité sur le long terme. Les «Balanced Budget Act» par exemple avaient la vertu de programmer la politique fiscale et budgétaire sur plusieurs années, avec des engagements clairs et quasi irré