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Libération
TRIBUNE

L'Europe mal partie

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publié le 11 septembre 2003 à 0h56

Une fois de plus, l'Europe va mal. La réforme de ses institutions, rendue indispensable par la perspective de l'élargissement à vingt-cinq et que l'on croyait enfin sur de bons rails grâce aux travaux de la Convention européenne et à l'art de la manoeuvre de Valéry Giscard d'Estaing, est menacée d'enlisement par la révolte de la «nouvelle Europe», c'est-à-dire la plupart des nouveaux entrants issus de l'Europe centrale. Soutenus notamment par l'Autriche et l'Espagne, ils craignent de se voir attribuer un simple strapontin au banquet européen tandis que les pays fondateurs de l'Union (Allemagne, France, Italie et Benelux) imposeraient leur loi. D'où leur refus de la plupart des innovations proposées par la Convention : limitation du nombre des commissaires européens à quinze, création d'une présidence européenne pluriannuelle, création d'un ministre/commissaire des Affaires étrangères, développement des projets de défense commune, extension du vote à la majorité qualifiée.

Refusant de prendre comme base de travail le projet de Constitution élaboré sous la houlette de Giscard d'Estaing, une majorité des ministres des Affaires étrangères vient d'affirmer son intention de reprendre tout le chantier à zéro, le 4 octobre prochain, lorsque s'ouvrira la Conférence intergouvernementale qui aurait dû entériner l'essentiel des propositions avancées par la Convention. Et, pour faire bonne mesure, ils ont recommandé aux chefs d'Etat et de gouvernement européens d'oublier la date butoir de