Difficile de ne pas être en colère quand un rapport, amplifié par certains médias, désigne enfin le bouc émissaire. Après les familles, les médecins généralistes. Trop facile ?
Avant de répondre, il y a nécessité à balayer devant notre porte. Oui, certains d'entre nous étaient en vacances en août, se reposant honteusement de semaines de travail de 50 à 60 heures, avec parfois un remplaçant, quand ils en trouvaient un, pénurie démographique oblige. Dans les dix ans à venir, les «vacances» risqueront d'être plus longues car plus d'un médecin généraliste sur deux partira sans trouver de successeur.
Oui, dans certaines villes, certains départements, il n'y a plus de services de permanence de soins généralistes organisée, parce qu'il ne suffit pas d'ânonner comme le fait le rapport Lalande (1), que «la permanence des soins est une obligation déontologique», encore faut-il donner aux médecins la possibilité d'y participer de manière cohérente. Combien de fois faudra-t-il répéter qu'un médecin généraliste n'est pas un surhomme, et qu'il ne peut travailler jour et nuit sans discontinuer, lorsque, heureusement, le repos de sécurité a été enfin imposé au personnel soignant hospitalier ? Parmi les devoirs déontologiques du médecin, rappelons-le, il est stipulé que celui-ci «ne doit pas exercer sa profession dans des conditions qui puissent compromettre la qualité des soins et des actes médicaux ou la sécurité des personnes examinées». Le rapport Lalande note la difficulté pour les person