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Libération
TRIBUNE

La parité pour rien

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par Lucile Schmid
publié le 17 septembre 2003 à 1h02

La parité a quatre ans. On se souvient des débats houleux sur cette discrimination positive en faveur des femmes. La rage de débattre a aujourd'hui disparu. Restent les petites phrases. «C'est toujours suspect qu'une femme prenne position pour rappeler qu'il faut faire une place... aux femmes.» «Aujourd'hui, pour se faire une place en politique, il vaut mieux être une minette, si possible beurette.» «J'en ai marre d'être considérée comme un quota laitier. Je veux qu'on écoute mes idées, qu'on reconnaisse mes convictions.» Ces phrases témoignent d'un malaise. Quand on ne vous pose pas, comme cela m'est déjà arrivé, la fameuse colle sur la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen : «Les hommes naissent libres et égaux en droit. Cela signifie-t-il que les femmes sont plus égales que les hommes ?» La parité est insidieusement devenue un gadget, un hochet qu'il a fallu donner aux femmes, une manière de gérer les apparences du changement.

C'est que la parité posait des questions qui auraient dû être débattues avant sa mise en oeuvre. Or, parce qu'elles ne l'ont pas été, on assiste aujourd'hui à sa remise en cause larvée. Ce n'est pas seulement une réforme «chabadabada» (un homme, une femme sur les listes de candidats aux élections, voire, un jour, 50 % de femmes dans les instances des partis...) mais une première étape pour imaginer un monde politique qui soit à l'image de la société. Ce n'est pas un hasard si, depuis quelques mois, la question de la représentation des Franç