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Libération
TRIBUNE

Préservons «la seconde chance»

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par Gilles PINTE
publié le 23 septembre 2003 à 1h05

Alors que le slogan européen d'«éducation et de formation tout au long de la vie» est de plus en plus martelé par les pouvoirs publics français et européens, l'accord qui vient d'être trouvé par les partenaires sociaux et le patronat est loin d'être satisfaisant. Cet accord a été adopté par les syndicats sans grand enthousiasme, et peut-être sous la menace du Premier ministre de faire une réforme par la loi et l'injonction à négocier du président de la République lors de son discours du 14 Juillet.

Les syndicats semblent avoir renoncé au refus de principe de formation hors du temps de travail, ce que l'on appelle techniquement le coïnvestissement (le salarié prend sur son temps libre pour se former, ce qui le rend responsable de sa progression... ou de sa déchéance professionnelle). Cet accord enterre habilement le capital temps formation, inscrit dans le cadre du temps de travail, au profit du nouveau droit individuel de formation (DIF), rémunéré hors temps de travail au tiers du salaire. On peut donc analyser cet accord comme un accord historique qui vient de remettre en cause la loi de 1971 qui était la traduction d'une lutte sociale historique : le droit de se former sur le temps de travail...

La formation des adultes nécessite un débat qui va bien au-delà des négociations entre syndicats et patronat. Il s'agit d'engager une réflexion sur les évolutions économiques et sociales de nos systèmes productifs, sur le développement psychologique des adultes, sur la capacité de no