C'est un bien grand mot pour une bien petite chose, mais que voulez-vous ! On fait avec ce qu'on a, hein... C'est ainsi que les hommes meurent, et à défaut d'y trouver la parade ou de seulement s'en plaindre, on s'adapte. Ainsi des buralistes italiens, qui, paraît-il, ont les premiers commercialisé de brefs autocollants destinés à dissimuler, sur les paquets, les slogans mortifères dissuasifs peut-être, mais culpabilisants, assurément. S'apposent ainsi, sur le déjà banalisé «Fumer tue», des reproductions de paysages, d'oeuvres d'art, ou que sais-je encore... La laideur typographique d'hygiénistes injonctions en noir et blanc, aboyantes telle chiourme dans un camp de travail nord-coréen, justifie à elle seule qu'on les censure. Je fume, et ces faire-part de deuil universel m'indisposent, qui me traitent d'assassin à la façon dont le voile islamique m'identifie implicitement comme un violeur potentiel. Face à de telles incivilités, on a raison de se révolter. Et nous autres, fumeurs de Libération, brimés comme ailleurs par des lois d'airain mais pas encore honteux, regardons comme bien timide et pour tout dire, trop aimable la riposte de nos congénères transalpins. Car masquer les effroyables inscriptions qui ornent nos paquets, nous y avions ici songé dès le premier jour. Du service pré-presse, où oeuvrent des collègues très qualifiés dans le maniement de toutes sortes de logiciels, sont bientôt sortis, reproduits au format et à la typo que la loi impose, d'autres sloga
Dans la même rubrique
TRIBUNE
TRIBUNE