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Libération

Résistance

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publié le 24 septembre 2003 à 1h06

C'est un bien grand mot pour une bien petite chose, mais que voulez-vous ! On fait avec ce qu'on a, hein... C'est ainsi que les hommes meurent, et à défaut d'y trouver la parade ou de seulement s'en plaindre, on s'adapte. Ainsi des buralistes italiens, qui, paraît-il, ont les premiers commercialisé de brefs autocollants destinés à dissimuler, sur les paquets, les slogans mortifères ­ dissuasifs peut-être, mais culpabilisants, assurément. S'apposent ainsi, sur le déjà banalisé «Fumer tue», des reproductions de paysages, d'oeuvres d'art, ou que sais-je encore... La laideur typographique d'hygiénistes injonctions en noir et blanc, aboyantes telle chiourme dans un camp de travail nord-coréen, justifie à elle seule qu'on les censure. Je fume, et ces faire-part de deuil universel m'indisposent, qui me traitent d'assassin à la façon dont le voile islamique m'identifie implicitement comme un violeur potentiel. Face à de telles incivilités, on a raison de se révolter. Et nous autres, fumeurs de Libération, brimés comme ailleurs par des lois d'airain mais pas encore honteux, regardons comme bien timide ­ et pour tout dire, trop aimable ­ la riposte de nos congénères transalpins. Car masquer les effroyables inscriptions qui ornent nos paquets, nous y avions ici songé dès le premier jour. Du service pré-presse, où oeuvrent des collègues très qualifiés dans le maniement de toutes sortes de logiciels, sont bientôt sortis, reproduits au format et à la typo que la loi impose, d'autres sloga