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TRIBUNE

Israël-Palestine hors les murs

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par Domnique THOMAS
publié le 25 septembre 2003 à 1h07

Depuis plusieurs mois, la lente dégradation du conflit israélo-palestinien promise à une déflagration totale laisse transparaître de sérieux risques de débordement sur la scène extérieure. En effet, la question palestinienne représente déjà une icône, un symbole en plus d'un formidable vecteur de mobilisation pour les différents courants jihadistes internationaux de l'islam politique. Le passage à la lutte armée avait pourtant été jusque-là reporté pour de multiples raisons de mise en oeuvre ­ singularité des frontières, enclavement des territoires et présence d'un nationalisme palestinien structuré et efficace.

Du fait des positions conjuguées israélo-américaines dans la région, le danger d'une délocalisation pourrait bien puiser ses racines à l'intérieur même des territoires palestiniens. Lorsque le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, déclare vouloir «éliminer» purement et simplement le Hamas ainsi que d'autres groupes radicaux, il fait preuve d'une inconsciente naïveté ou d'un sentiment de supériorité qui comporte une série de hauts risques. Eliminer le Hamas et le Jihad islamique reviendrait à ignorer entre 20 et 30 % du peuple palestinien qui les soutient. Toutes les parties doivent prendre en compte que ces deux formations constituent une composante du champ politique palestinien. Tôt ou tard, elles entreprendront un processus de mutation politique comme le Hezbollah l'avait accompli en son temps, ce que l'Union européenne a très bien su saisir. De même, la liquid