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Libération
TRIBUNE

Réformer enfin les Nations unies

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publié le 25 septembre 2003 à 1h07

Les Nations unies, quoi qu'on dise, ont la peau épaisse. Ne les donnait-on pas exsangues, sinon mortes, il y a quelques mois à peine, à la suite de la guerre américano-britannique déclenchée en Irak sans leur aval ? Voici pourtant quatre-vingt-dix chefs d'Etat et de gouvernement qui font le voyage de New York pour participer à leur cinquante-huitième Assemblée générale. Et qui, à l'exception notable de George W. Bush, ont ou vont évoquer dans les prochains jours la nécessité de conforter les Nations unies et d'en accroître l'efficacité et la légitimité en les réformant. Ces bonnes paroles iront droit au coeur d'un Kofi Annan qui prêche depuis plusieurs mois une «réforme radicale» de l'organisation mondiale, créée en 1945 par les vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale à la suite d'une Société des nations incapable de faire face à la montée du fascisme et du nazisme.

Mais ces paroles ne vaudront rien tant qu'elles ne seront pas accompagnées d'actes. Ce n'est pas la première fois qu'apparaît un quasi-consensus (verbal) sur l'urgence d'une réforme des Nations unies. On avait en particulier entendu les mêmes discours après l'effondrement de l'Union soviétique et la célébration par George Bush père de l'avènement d'un «nouvel ordre mondial». Il fut alors abondamment question de rendre le Conseil de sécurité plus «représentatif» en lui adjoignant au moins trois nouveaux membres permanents, issus de l'Afrique, de l'Asie et de l'Amérique latine, et de doter l'organisation d'une forc