Il faut «ouvrir le débat sur l'euthanasie», clame le ministre. Une mère, donc (seule ? entourée par des proches, famille, amis, psychologue ?), a volontairement tué son fils «tétraplégique, muet et aveugle». Se saisissant d'un cas rarissime et surmédiatisé (mais Marie ne doit naturellement être inquiétée en aucune manière, il s'agit d'une immense souffrance que je peux comprendre, ayant perdu deux enfants), le ministre simplifie des situations d'une grande complexité psychologique et médicale, ignorant la réalité vécue par des milliers de parents et d'enfants. Comment faire entendre ma voix, et cela servirait-il à quelque chose ? Les choses sont si personnelles, ce qui est supportable pour l'un est invivable pour l'autre.
Je suis très inquiète de ces appels de plus en plus fréquents à légiférer sur l'euthanasie, qui viennent après l'affaire Christine Malèvre, un été meurtrier pour 15 000 personnes et sur fond d'économies de la Sécu ! Rien à voir ? Pas si sûr : n'est-ce pas un autre ministre qui a dit : «Ils étaient vieux et ce n'était qu'une question de jours» ?
Ma fille adorée, ma princesse Sarah, a vécu pendant près de cinq ans sans pouvoir marcher ni parler. «Ça ne vaut pas le coup de vivre comme ça», nous avait lancé, dans un couloir, le chef de service de réanimation, au tout début. Quel imbécile ! Toutes ces années ont pesé leur poids d'amour, de mots et de caresses, d'attentions, de combat, de souffrance aussi. Mais jamais, jamais, son papa et moi n'avons pensé une seco