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Libération

Vancouver, Paris, chambres avec vue.

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publié le 4 octobre 2003 à 1h15

Durant trois merveilleuses années, j'ai vécu dans un petit paradis terrestre qui répond au doux et enchanteur nom de Vancouver, Canada. Pour exactement 750 dollars canadiens, je louais un vaste deux pièces, avec une cuisine équipée, une salle de bains dotée d'une baignoire, qui pouvait s'enorgueillir de posséder un mur de fenêtres offrant une vue imprenable sur l'océan Pacifique.

750 dollars canadiens, si j'applique le cours actuel, équivalent à quelques centimes près à 450 euros.

Revenu dans la capitale, la ville des villes, la Ville lumière, la ville que nous envie le monde entier, benoîtement, je suis parti à la recherche d'un endroit où poser un ordinateur, un lit, une cafetière, une table, des chaises, des étagères, un chat.

Prévenants, des amis m'ont conseillé de me lever à l'aube le jeudi matin, et de me précipiter au kiosque du coin afin d'être dans la première fournée à se procurer De particulier a particulier.

La suite vous l'imaginez.

Pour 400 euros à Paris, vous avez le droit de hanter un 12 mètres carrés, au sommet d'un immeuble sordide, sans ascenseur, sans grand-chose d'ailleurs, avec chiottes au fond du couloir, sans oublier un Velux très haut perché qui, une fois entrouvert, vous autorise à vous rincer les yeux, non pas sur une créature de rêve échappée de son bain, mais sur le périph', cette mare fantomatique de voitures aux lumières éblouissantes.

Comme si cela ne suffisait pas, le propriétaire, au téléphone, vous conseille, de sa voix putassièrement doucereuse,