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TRIBUNE

La «santé durable» au coeur de l'Etat.

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par Jean-Marie Le Guen
publié le 6 octobre 2003 à 1h16

Quelles que soient ses insuffisances, le Parti socialiste a choisi au congrès de Dijon une orientation, celle du réformisme. Encore faut-il que cela ne reste pas une catégorie abstraite mais qu'il se traduise par des projets suffisamment concrets pour être crédibles, suffisamment ambitieux pour mobiliser. Nul doute que les questions de santé soient le premier test important. Devant la conjonction du drame sanitaire de cet été et la situation catastrophique des comptes de l'assurance maladie, le PS trouvera à juste titre matière à dénoncer la politique gouvernementale. C'est en effet en ce domaine que l'échec du gouvernement est le plus profond, le plus durable et le plus déstabilisant.

Certes, il est mal venu de demander aujourd'hui au PS, alors qu'il n'est pas en charge de gestion, ses recettes pour combler des déficits qui résultent pour l'essentiel d'une politique qu'il n'a cessé de critiquer. Ce serait aussi confondre le contingent aussi grave soit-il avec l'essentiel, les réformes de structures. Au moment de prendre son élan pour réformer, nos insuffisances d'hier apparaissent. Non qu'il faille se morigéner d'un bilan qui fut honorable, ni céder au simpliste «plus de moyens» qui traduit souvent «moins de réflexion» et «moins de courage». Simplement le changement à opérer apparaît comme radical parce qu'il implique un changement de paradigmes.

Le drame sanitaire de cet été est un nouveau témoignage du retard considérable de notre pays en matière de santé publique. Pour la