Les politiques publiques du temps de travail sont trop sérieuses pour être des lieux de règlements de comptes politiciens et de recherche d'affirmation idéologique. Hier, une politique des 35 heures trop rigide, non reliée à la question de la formation et des retraites, pas assez sensible au problème des bas salaires, méritait critique. Certes. Mais elle allait dans le sens positif d'un ordre temporel, postindustriel même s'il n'est pas certain que ceux qui l'ont mise en place en étaient conscients, alors que leur premier souci était la baisse du chômage. Aujourd'hui, une politique au coup par coup, plus idéologique que réfléchie et construite, risque de rigidifier les enjeux, culpabiliser tous les chômeurs et décrédibiliser un peu plus si c'est possible le politique ce alors que les mêmes ont eu le courage d'une réforme partielle du temps de travail avec les retraites. Remarquons enfin que si une partie de la droite cherche à faire des 35 heures le premier pas vers un goulag que visiblement ils n'ont pas connu, le silence de la gauche sur ce sujet depuis un an est assourdissant. Sous cette double pression, l'opinion est logiquement de plus en plus rétive à cette réforme.
Partons de ce double mouvement. Il nous dit beaucoup, et entre autres, à mon avis, ceci : les 35 heures, en bouleversant l'ordre du temps construit autour du travail à l'époque de la société industrielle triomphante, ont rendu visible une réalité radicalement neuve : la fin du monopole du travail sur l'o