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Libération
TRIBUNE

Irak : le temps joue contre Bush

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publié le 9 octobre 2003 à 1h19

En dépit des déclarations officielles, l'inquiétude monte à la Maison Blanche. Car le temps presse pour George W. Bush s'il ne veut pas traîner comme un boulet ses mésaventures irakiennes ­ et donc l'échec de sa stratégie antiterroriste de la guerre préventive ­ tout au long de la campagne pour la reconduction de son mandat présidentiel, en novembre 2004.

D'où la réorganisation, annoncée sans tambour ni trompette, de la machine militaro-civile chargée de la reconstruction de l'Irak. Jusqu'à présent, c'était le Pentagone, donc le très conservateur secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld, qui avait la haute main aussi bien sur les opérations militaires que sur la reconstruction politique et économique du pays. Et c'était à Donald Rumsfeld que Paul Bremer, le proconsul américain installé à Bagdad, rendait des comptes. Dans ce schéma, la Maison Blanche apparaissait surtout comme spectatrice, dans l'attente de bons résultats à commenter. Ces derniers tardant pour le moins à venir, cette configuration vient d'être bouleversée à la demande de George W. Bush lui-même. Dorénavant, c'est la présidence qui va se retrouver en première ligne et qui coordonnera les activités irakiennes de toutes les branches de l'administration, qu'il s'agisse du Pentagone, du département d'Etat, de celui du Commerce ou de la CIA. La nouvelle structure, appelée «groupe pour la stabilisation de l'Irak», sera placée sous l'autorité de Condoleezza Rice, la conseillère du président pour les affaires de Sécuri