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Libération

La gauche déconstruite.

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publié le 15 octobre 2003 à 1h23

Dix-huit mois tout juste après sa défaite collective au premier tour de l'élection présidentielle, la gauche n'a toujours pas tiré les leçons de son échec. Elle va se présenter aux élections régionales et cantonales qui ont lieu dans six mois ­ premier rendez-vous politique significatif du second mandat de Jacques Chirac ­ aussi divisée et querelleuse qu'elle le fut en 2002. Ses dirigeants savent bien que la gauche n'est pas sociologiquement majoritaire dans ce pays (le rapport des forces droite-gauche tourne généralement autour de 55-45) et qu'elle ne peut inverser la tendance que lorsqu'elle est capable de créer une dynamique unitaire. Il n'y a pas de majorité de gauche sans union, toute l'histoire de la Ve République le démontre. Or c'est très exactement l'inverse qui se produit actuellement. Sous la direction de François Hollande, le Parti socialiste met, certes habilement, en oeuvre une politique de la main tendue. Il propose opiniâtrement aux ex-partenaires de feu la gauche plurielle l'union, dès le premier tour des élections régionales, avec listes communes, voire plates-formes communes et une répartition équitable des sièges. Soit dit en passant, ce devrait être la règle naturelle dans deux cas : lorsqu'existe un danger réel de victoire du Front national (par exemple en Paca) ou bien lorsque la gauche unie était aux commandes d'une région, ce qui a eu lieu dans huit d'entre elles depuis 1998. Ceux qui ont gouverné localement ensemble présentant un bilan forcément ide