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Libération

Mon laid miroir

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publié le 20 octobre 2003 à 1h27

Soit la promotion, par une espèce d'académie des Marianne (comme il en est des Molière, des Miss France ou des amateurs d'andouillette authentique), de l'animatrice Evelyne Thomas en allégorie de la République (Libération des 16 et 18-19 octobre). Au-delà des tripatouillages qui y présidèrent et de la polémique qui la promut, la farce aura surtout révélé la nature des rapports intimes que des élus locaux entretiennent avec l'objet télévision, et leur désir puissant de l'instituer en suprême ordonnateur de la chose publique (1). Pour ceux-là, la lucarne étrange doit être le miroir en quoi le citoyen se regarde et à quoi en tout il se réfère, jusqu'à en faire cet espace de non-droit où peut s'exhiber sans «floutage» l'automobiliste repentant d'avoir excédé sa vitesse, ou le pédophile présumé «confronté» à sa victime (vus tous deux à 20 heures dans deux récents JT de F2). A défaut de «la nouvelle Marianne», qui sent un peu le pâté (2), on a fini par découvrir son parrain : ex-journaliste et ex-conseiller municipal (divers droite) de Saint-Tropez, disons que M. Alain Trampoglieri a le profil, à peine interlope, du parfait spéculateur d'image. Vendredi, chez Ruquier, M. Trampoglieri («Appelez-moi Trampo»), prosterné devant le totem cathodique, poussa la veulerie jusqu'à lui-même applaudir, à l'unisson du public, les saillies du chansonnier qui, pas dupe mais pour de rire, taillait en pièces sa roublarde entreprise de notable. En un seul plan, il nous projeta dans le cauchemar d'u