Cette rentrée est agitée de rumeurs de suppression des 35 heures. Sondage après sondage, on veut démontrer aux Français qu'ils n'en ont plus envie, qu'ils veulent travailler davantage. Mais entend-t-on la voix de ceux, et surtout de celles, pour qui les 35 heures ont été une bouffée d'air ? La majorité des mères de jeunes enfants qui sont aux 35 heures disent en tirer une amélioration de leurs conditions de vie. A une époque où les parents qui travaillent se plaignent de ne pas assez voir leurs enfants, les 35 heures ont été une opportunité pour nombre d'entre eux ­ malheureusement pas tous ­ de passer plus de temps avec leurs enfants. Elles atténuent, pour beaucoup de femmes toujours soumises à la double journée de travail, la difficulté de devoir choisir entre engagement professionnel ou investissement familial. Les salariés qui se déclarent les plus satisfaits des 35 heures sont les mères de jeunes enfants. Il faut le rappeler.

Aux parents d'enfants et d'adolescents, aux mères de jeunes enfants qui courent après leur journée de travail pour gérer repas ou lessives, écouter, aider aux devoirs, aux pères qui se dépêchent de rentrer pour reprendre la petite chez sa gardienne, ou pour aller chercher l'aîné au foot, pour arriver à la maison avant que les enfants ne soient couchés, à ceux et celles qui ont le souci matériel ou moral de leurs enfants, qui participent aux réunions de parents d'élèves, qui animent les associations qui maillent notre société, peut-on dire : vous n'a