La clé d'une future Europe de la défense n'est pas détenue par la France ou l'Allemagne (toutes deux acquises à ce projet), mais par la Grande-Bretagne, jusqu'ici réticente, pour ne pas dire hostile. Une politique étrangère et de sécurité commune européenne ne sera pas possible sans les Britanniques. Pour le moment, elle ne l'est pas non plus avec eux. La Grande-Bretagne affirme Ñ à juste titre Ñ son double attachement à l'Europe et à ses relations spéciales avec Washington. Le problème Ñ et il n'est pas mince ! Ñ c'est qu'à chaque fois que Londres estime qu'il y a divergences entre les deux sur une question stratégique, elle fait systématiquement le choix américain. La guerre d'Irak n'a été qu'une nouvelle illustration d'une attitude constante depuis le fiasco franco-britannique de Suez en 1956 !
Mais ces lignes de clivage pourraient bientôt se déplacer, Londres va devoir faire le bilan de sa politique dans l'affaire irakienne. L'intérêt national britannique a-t-il été réellement servi par son rôle de second loyal et fidèle en toutes circonstances des Etats-Unis ? A quoi sert un partenaire mineur dont le soutien est tenu pour acquis et donc pour lequel il n'y a guère d'effort à faire ? Tony Blair s'est engagé contre sa propre opinion publique aux côtés des Américains dans la guerre. Qu'en a-t-il récolté ? Un rejet assez profond des citoyens britanniques que l'on constate tant dans les sondages que dans les résultats des élections partielles. Alors qu'il jouait sa survie poli