Depuis quelques années, les cas de ports de foulard islamique par des élèves bien que fort peu nombreux ont régulièrement émaillé la vie de notre établissement. Il y a trois ans, à l'occasion de l'une de ces «affaires», notre communauté éducative, après débats, s'était déterminée à une très large majorité sur l'approche suivante : privilégier une démarche éducative de dialogue, expliquant notre opposition au voile au nom de la laïcité et des droits des femmes, à des mesures immédiates de sanction. Certaines élèves acceptaient de retirer le voile à l'entrée du lycée. Pour les autres, nous acceptions qu'elles se rendent en cours les cheveux couverts par un foulard noué derrière le cou. Ce compromis qu'elles tentaient parfois de remettre en question nécessitait un dialogue permanent mais nous avait toujours permis de régler les conflits.
A la rentrée dernière, le cas posé par Alma et Lila Levy-Omari s'est avéré de nature fondamentalement différente. Plus de signe discret mais un voile recouvrant l'ensemble de la tête accompagné d'une tunique tombant jusqu'aux pieds. En outre, l'affirmation personnelle d'une conviction religieuse avait fait place à une volonté militante affirmée devant la télévision de défendre le port du voile pour toutes les jeunes filles. Malgré leur obstination à refuser tout compromis, les personnels ont décidé majoritairement de se donner un ultime délai de quinze jours avant d'envisager des perspectives de sanction.
Pendant ces deux semaines, nous avons