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Libération
TRIBUNE

L'exception culturelle à la maison

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par Monique Dagnaud
publié le 24 octobre 2003 à 1h32

Progressivement, le principe de la diversité culturelle tend à s'imposer dans les relations internationales. L'adoption d'un projet de Convention mondiale en faveur de cette cause, élaborée d'ici 2 005 au sein de l'Unesco, l'atteste.

Pourtant le sujet de la diversité culturelle est-il populaire ? Que pense l'usager, le spectateur, le citoyen, de la politique dite de l'exception culturelle, moyen par lequel la France défend son cinéma et ses oeuvres de télévision ? Cette politique publique tant chantée par les artistes et les politiques a-t-elle un sens pour le bienheureux public à qui elle est destinée ? Partons du constat que le public du cinéma (en salle) et celui de la télévision diffèrent sensiblement. Le premier regroupe un monde restreint : 60 % de la population va au moins une fois par an au cinéma, 32,2 % des individus, qui vont au cinéma au moins une fois par mois, peuvent être tenus pour des spectateurs réguliers, alors qu'un petit noyau dur de cinéphiles (3,9 %) y va au moins une fois par semaine. L'habitué des salles obscures est socialement typé : jeune (37,5 % du public de cinéma se situe dans la tranche 16-24 ans, alors que cette tranche représente 25,8 % de la population), urbain, souvent étudiant, il appartient plutôt aux couches cultivées. Le second, le public de la télévision, englobe un monde pluriel, donc massivement composé de couches populaires et de personnes âgées (ainsi les plus de 50 ans, qui représentent un peu plus du tiers de la population, const