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Libération
Critique

La guerre en Irak en noir et blanc

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publié le 27 octobre 2003 à 1h34

André Glucksmann a été une des rares voix discordantes qui ont défendu, l'an dernier, la nécessité d'une intervention armée en Irak et souhaité que la France s'y associe. Il défend aujourd'hui son point de vue avec une véhémence inentamée, jusqu'à proposer un «éloge du cow-boy». Ni la polémique sur l'entrée en guerre (le prétexte des armes de destruction massive détenues par Saddam Hussein) ni la difficile gestion de l'occupation américano-britannique ne le troublent. Il ironise même sur ceux qui pointent les «mensonges» de Bush et de Blair, trop véniels à ses yeux pour qu'on s'en émeuve.

Car les barbares campent devant nos portes et la peste se glisse dans nos murs. Loin que la chute du système soviétique ait libéré les sociétés occidentales de la menace, la fausse sécurité qui en découle constitue un danger encore plus pressant. Car, «pour un communisme perdu, dix autres croyances meurtrières retrouvées. Le terrorisme demeure la pratique commune des grandes et petites idéologies contemporaines». Pourtant, parmi les dangers visés par Glucksmann, seul l'islamisme est une idéologie, effectivement meurtrière. Mais, pour le reste, ni la Russie en Tchétchénie, ni les Serbes de Milosevic, ni les Hutus génocideurs de Tutsis ne s'embarrassent d'idéologie. Un rustique nationalisme ou tribalisme homicide sans phrase leur suffit. Glucksmann les confond néanmoins dans une seule catégorie universelle : le nihilisme, c'est-à-dire la peste, c'est-à-dire le Mal (avec majuscule).

Comme la cou