Ce livre redresse quelques idées reçues en économie. S'il y est bien démontré que «le libéralisme n'a pas d'avenir», il y est aussi prouvé que les solutions dites «alternatives» ne sont pas plus crédibles. A lire donc, juste avant de se rendre, au Forum social européen de Saint-Denis.
Première thèse : le libéralisme, qui est une idéologie en économie, ne sera pas le grand Mo loch dominant la planète. Pour une raison simple : si le capitalisme est bien vivant, il n'aime pas le marché. L'un des grands mérites de Duval, journaliste à Alternatives Economiques, est de montrer par le concret comment les entreprises cherchent à toute force à éviter la concurrence, donc à fausser le marché. Nous n'avons pas non plus à redouter la «dictature de l'actionnaire» : l'éclatement de la bulle spéculative, la crise Enron vont sans doute provoquer de nouvelles concentrations et rendre le règne des managers encore plus éclatant. Ce que Marx expliquait déjà.
Mais ce que le célèbre barbu n'avait sans doute pas prévu, c'est la montée du «tiers secteurs». Et c'est tout le paradoxe du livre : «le non-marchand progresse partout» dans les économies développées, nous détrompe Guillaume Duval, chiffres à l'appui. Tout simplement parce que le secteur privé a besoin de lois, de main-d'oeuvre formée, de protections, de sécurités de plus en plus perfectionnées et dont les coûts sont forcément socialisés. Et c'est pour cela que les prélèvements obligatoires progressent, contrairement aux affirmations des libé