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Libération
TRIBUNE

Le nouveau défi agricole

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Après l'échec de Cancun, l'UE devrait renoncer à subventionner ses exportations.
par Daniel Cohn-Bendit et Hannes Lorenzen
publié le 29 octobre 2003 à 1h36
(mis à jour le 29 octobre 2003 à 1h36)

La cinquième conférence ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) s'est soldée par un échec le mois dernier, compromettant ainsi l'avenir des discussions multilatérales. Toutefois, du point de vue du développement humain durable, il n'est d'autre issue valable que les accords multilatéraux sur le commerce, y compris dans les domaines alimentaire et agricole. Le commerce international reste inéquitable et les nouveaux accords bilatéraux n'offrent pas de perspectives encourageantes pour améliorer le quotidien des plus démunis.

L'impossibilité d'aboutir à un consensus entre les 146 délégations gouvernementales n'a rien eu de surprenant en raison, non seulement du nombre de participants, mais aussi d'un profond désaccord sur l'objet des négociations. Les pays en développement souhaitaient avant tout mettre un terme définitif aux pratiques commerciales déloyales dans l'agriculture telles que les subventions aux exportations et les obstacles qui barrent l'accès aux marchés du Nord. Ils espéraient que les pays développés tiendraient leurs promesses faites deux ans auparavant, lors de la réunion de l'OMC à Doha.

Les blocs commerciaux dominants, à savoir les Etats-Unis et l'Union européenne, souhaitaient une plus vaste palette de négociation. Dans un élan commun, ils avaient tu leurs différends commerciaux transatlantiques et insisté pour examiner de nouveaux points d'intérêt tels que le commerce des services, les règles en matière d'investissement et de concurrence. L