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Libération
TRIBUNE

Paca et le Rubicon de l'extrême droite.

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par Jean-Luc Bennahmias, Pierre-Jean BILLON, Philippe GARDIOL et Christophe Madrolle
publié le 29 octobre 2003 à 1h36

Mégret a géré Vitrolles. Après quel ques années, Mégret est parti, Vitrolles est revenu dans le giron républicain. Dans quel état et après quels dégâts ? Le Chevallier a géré Toulon. Après quelques années, Le Chevallier est parti, Toulon est revenu dans le giron républicain. Dans quel état et après quels dégâts ?

«Le Pen gérera Paca et après quelques années, Paca reviendra dans le giron républicain», voilà ce que les Ponce Pilate de la politique se susurrent ces derniers temps. «S'ils veulent Le Pen, qu'ils l'aient ! Une bonne fois pour toutes, car cela ne durera pas. Ainsi, ils comprendront.»

Non, cela ne durerait pas longtemps. Seulement six ans, 21 901 longues nuits. 21 901 journées de honte, de crainte et d'avilissement pour la majorité des citoyens ; 21 901 journées d'actions revanchardes, de destruction culturelle, de ségrégation sociale, de racisme ordinaire pour les néogouvernants.

Quelques milliers de nouveaux abstentionnistes et quelques centaines de votes radicaux vont ainsi créer les conditions du pire. Ceux-là nous tiennent en otage et peuvent en mars donner en pâture près de cinq millions d'habitants à Le Pen. C'est ainsi. Certains ont décidé, semble-t-il, qu'en mars 2004 ils iraient pêcher à la ligne dans le Rubicon de l'extrême droite tandis que d'autres ­ électeurs de la gauche radicale, dont nous sommes pourtant souvent proches ­ mettront dans l'urne un bulletin rouge vif qui risquera par contrecoup l'élection d'une majorité brune. Ils ne l'auront pas voulue,