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Libération
Critique

Israël : blessure de guerre

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publié le 31 octobre 2003 à 1h38

Correspondant à Jérusalem du journal suisse le Temps, d'août 2000 à octobre 2002, Luis Lema a choisi de raconter la deuxième Intifada à la première personne du singulier. Nulle envie, là, de se mettre en valeur, plutôt le besoin impérieux d'expliquer à quel point la position du journaliste est, dans un conflit comme celui-ci, difficile, dangereuse, voire même impossible. «Je sollicite l'indulgence de ceux qui estiment, à raison, que la principale mission du journaliste est de rester dans l'ombre. Dans un conflit tellement médiatique, tellement dicté par l'émotionnel et à ce point influencé par les pressions de toutes sortes, il me semble que ma besogne ne serait pas complète si je n'explicitais pas mes doutes et mes convictions en tant que partie prenante de cette histoire.»

Arrivé dans la région un mois avant l'éclatement de la deuxième Intifada, curieux de tout et de tous, Luis Lema a vite compris les limites de l'exercice. Impossible, dans cet endroit, de faire honnêtement son travail de journaliste tant les pressions directes ou indirectes sont fortes. «L'ensemble Israël-Palestine est peut-être le seul endroit du monde dans lequel il ne suffit pas à un journaliste de voir de ses yeux les choses pour être en droit de les relater», écrit-il. «Ici, chaque article sera jugé scandaleusement propalestinien ou, plus rarement il est vrai, pro-israélien. A chaque fois, le travail est double. Il ne faut pas seulement, conformément aux règles qui fondent communément le métier, cherc