La montée des fondamentalismes de toutes les religions se traduit par une exacerbation des tensions et conflits entre communautés, en Inde comme en Israël ou même aux Etats-Unis. Au-delà des condamnations ou de la guerre ouverte, quelles sont les politiques qui peuvent enrayer ce phénomène ?
Avec 230 millions d'habitants, dont 80 % sont musulmans, l'Indonésie est le plus grand pays musulman du monde. L'attentat contre une discothèque de Bali, au printemps dernier, a attiré l'attention internationale sur un phénomène entamé depuis la crise économique et la fin du régime de Suharto : la progression rapide de la pratique de l'islam et sa radicalisation dans certains segments de la société. Le nombre d'enfants dans les madrasas, les écoles coraniques, est passé de 17 % en 1992 à 30 % en 1999. La participation à des groupes de lecture et d'interprétation du Coran a explosé, pour atteindre les deux tiers de la population adulte en 1999. A la même époque, les incidents violents entre communautés religieuses (contre les entrepreneurs chinois, en particulier) se sont multipliés dans tout le pays, mais plus particulièrement dans les régions où la participation aux groupes de prières a le plus vite augmenté.
L'Indonésie a connu une crise économique sévère dans les neuf premiers mois de 1998. La crise est-elle partiellement responsable de la progression de la participation religieuse ? Une étude récente de Daniel Chen, étudiant au Massachusetts Institute of Technology, suggère que cela po