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TRIBUNE

Pourquoi l'aveu vient-il si tard?

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par Saad KHIARI
publié le 4 novembre 2003 à 1h42

Par Saad KHIARI, cinéaste.

L'islam apportant une «certaine débilité», selon Claude Imbert, les musulmans ne peuvent donc qu'être tenus pour débiles ipso facto. Qu'ont-ils donc fait de subitement grave pour mériter la lourde estampille ? L'éditorialiste de LCI et du Point est dans son rôle quand il parle de «l'archaïsme de l'islam», de ses «obscurantismes», de «son déni des vérités historiques», du «déclassement de la femme»... C'est son droit, et son opinion prend naturellement la valeur d'appréciations personnelles que la liberté d'expression garantit fort heureusement. Cela s'appelle aussi la liberté et le droit de critiquer.

Nous vivons dans un pays démocratique et nous devons admettre qu'en défendant la liberté d'expression, nous défendons aussi le droit de critiquer. Il n'y a rien de liberticide à accepter la critique quand elle irrigue la réflexion, enrichit le débat et pointe les insuffisances, et à la fustiger quand elle juge et, en définitive, condamne ou insulte. En tant que citoyen, j'ai le devoir de respecter les croyances ou les non-croyances d'autrui et, en tant que musulman, je considère que je n'ai rien commis qui me vaille l'insulte. Car c'est bien d'insulte qu'il s'agit et non pas de critique. Ne jouons pas sur les mots. Appelons débiles les adeptes de la débilité et foin des précautions hypocrites.

Dire que le propos est outrancier et insultant ne devrait pas surprendre. Dire qu'il est maladroit n'étonnerait pas non plus, compte tenu du climat actuel qui pèse