Laïcité et république, le lien nécessaire, par l'agrégé de philosophie Guy Coq (membre de la direction de la revue Esprit) est à la fois un livre de réflexions et d'actualité, fondamental pour comprendre les véritables enjeux de la laïcité en pleine période de cogitations de la commission Stasi, à l'heure de la surmédiatisation des problèmes de voile et à la veille de la commémoration des cent ans de la loi de 1905. Livre précieux aussi car Guy Coq est un observateur méticuleux de l'évolution de la laïcité (spécialiste d'Emmanuel Mounier, ce catho de gauche a publié une dizaine d'ouvrages sur les questions d'éducation et de laïcité.) Il permet d'y voir clair parmi les arguments de ceux qui, au nom du droit à la différence, se font les apôtres de la différence des droits.
En période de crise, la démocratie dont la quintessence se caractérise par l'absence du sacré dans ses principes fondateurs est d'autant plus fragilisée et vulnérable aux doléances de tous les intégrismes prêts à se battre pour son délitement. A travers une relecture de l'histoire de 1905, du rôle de l'enseignement public et privé, Coq décrypte l'ensemble des maux qui, cherchant à démanteler le système éducatif, contribuent à fragiliser davantage la démocratie. «S'il n'y a pas un minimum de cohérence culturelle, construite entre les membres d'une société, celle-ci éclate en mondes humains repliés, parfois ennemis, ambitionnant de se constituer en véritables sous-sociétés concurrentes dans l'appropriation