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Libération
TRIBUNE

L'odorat, sens du futur.

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par Annick LE GUERER
publié le 18 novembre 2003 à 1h56

Longtemps considéré comme le parent pauvre des sens, l'odorat est aujourd'hui en vedette et investit constamment de nouvelles places. Dans des domaines aussi différents que l'éducation, le marketing, la santé ou la culture, se multiplient expériences, réalisations et recherches nouvelles qui augurent un avenir prometteur.

C'est ainsi que des équipes médicales travaillent sur le cas de personnes isolées qui ont perdu la notion du temps. On tente de les aider à retrouver un rythme de vie régulier par la diffusion d'odeurs spécifiques à l'heure du lever et du coucher. D'autres protocoles utilisant le même principe sont à l'étude pour contribuer à rendre l'appétit à des anorexiques ou à des personnes âgées menacées de dénutrition. Si toutes ces tentatives suscitent quelques réserves, elles sont néanmoins significatives.

A la prison de Fresnes, une association propose aux détenus de respirer des «mouillettes» trempées dans différentes fragrances : gazon fraîchement coupé, laurier, feu de bois, mûre... Le but poursuivi est d'apporter un soulagement à l'angoisse engendrée par l'univers carcéral en ouvrant des «fenêtres olfactives» sur le monde extérieur. Les odeurs envahissent aussi progressivement l'aire culturelle. Expositions et spectacles odorisés sont de plus en plus nombreux. Au Salon de l'agriculture de 2002, les visiteurs pouvaient faire une «balade olfactive» au coeur des vignobles et des forêts de Bourgogne. La même année, au Festival de musique de Lucerne, l'exécution de S