Menu
Libération
TRIBUNE

Bush a perdu la guerre en Irak

Article réservé aux abonnés
publié le 20 novembre 2003 à 1h58

En Irak, avec la Grande-Bretagne, les Etats-Unis ont violé la légalité internationale, piétiné l'ONU, méprisé l'opinion publique mondiale. Il n'y a pas d'arme de destruction massive mais il y a tous les jours des morts. L'Italie vient de payer son tribut en victimes, comme l'Espagne, la Grande-Bretagne et tous les autres. Pendant ce temps, les Etats-Unis se sont emparés des richesses de l'Irak, y compris une partie de celles qui, placées sur le compte séquestre de l'ONU dans le cadre du programme «pétrole contre nourriture», servent à soulager les besoins élémentaires des Irakiens : les Etats-Unis ont demandé en effet le versement de ces fonds, arguant de la nécessaire «reconstruction de l'Irak», sans que leur utilisation puisse faire l'objet d'aucun contrôle.

Ils ont «sécurisé» les puits de pétrole ; ils ont offert aux sociétés privées américaines le «marché» irakien : routes, ponts, immeubles, matériels de toutes sortes, licence de télécommunication, tout est entre leurs mains. Les entreprises américaines qui se répartissent le magot de la «reconstruction», soit, pour l'instant, 8 milliards de dollars, appartiennent, selon la journaliste nord-américaine Rosa Townsend, à une véritable «fraternité» dont les connexions avec le gouvernement Bush sont extrêmement étroites. La plus importante est la Science Application International Corporation (SAIC). C'est aussi la société la plus mystérieuse : tous ses contrats sont secrets. Elle travaille avec le Pentagone, la CIA et d'autres