L'un dans l'autre (le clandestin dans le charter et le voyou dans le panier à salade), le temps était peut-être venu de marquer une pause dans l'étalage sécuritaire. La loi dite Sécurité et libertés en fond de teint et les petits tripatouillages statistiques en enjoliveurs emplissant grosso modo leur office électoral, ça durerait ce que ça durerait... Afin que s'installe durablement une atmosphère on sait bien laquelle , il n'était plus qu'à passer la deuxième couche en encourageant d'en haut le zèle de commissaires soucieux de faire du chiffre, au risque vérifié de gripper la machine judiciaire. Mais voilà que ça grince, ou que ça s'emballe, ainsi que l'établit cette initiative du divisionnaire de Douai de recruter des «citoyens relais» appelés à prévenir la police de tout ce qui serait susceptible de ressembler à une incivilité (Libération d'hier). La pas mauvaise réputation dont jouirait, paraît-il, le citoyen divisionnaire Jacky Maréchal, promoteur du truc, a empêché que soit trop vite condamnée son initiative aux allures de Janus bifront : côté pile, promotion du civisme pour faire pièce à l'inflation de la demande sécuritaire ; côté face, surfing mou sur la même, afin de se constituer pour pas cher un réseau d'indics bénévoles. On voit bien les termes de la polémique. Ce qui frappe, pourtant, c'est le sentiment qu'elle est épuisée avant que d'être. Comme si, au détail près (et troublant) que le «citoyen relais» est invité à voir le jour dans l'arrondissement le moin
De la délation et du civisme
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par Pierre Marcelle
publié le 20 novembre 2003 à 1h58
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