Des procédures ardues visant à accoucher une Constitution pour l'Europe, hormis quelques contributions susceptibles de nous en faire mesurer les lourds enjeux (voir la confrontation Jean Pisani-Ferry/Yves Salesse, Libération du 14/11/03), il nous semble plus souvent percevoir l'écume (1) que l'essence. A ce jeu de cache-tampon, les légitimistes déçoivent plus que leurs contestataires. Passons sur la scie incantatoire visant les «altermondialistes», dès lors que ceux-ci s'émeuvent à bon droit, ma foi de voir graver dans le marbre constitutionnel le dogme libéral. «Mais c'est déjà le cas !», s'égosillent des pleureuses si vite résignées à cette fatalité, et si conscientes de l'indigence de leur prêche, qu'elles semblent déjà avoir renoncé à convaincre. Un peu comme lors du Forum social, elles suggèrent que ce serait à ceux qui doutent qu'il reviendrait d'apporter les outils nécessaires pour construire l'Europe sociale (2), et ne trouvent à redire à ce que le Medef ait braqué le magasin. En désespoir de leur cause, un argument, pourtant, roucoulé dans les sonneries de clairon du 11 Novembre, a pu sembler paré d'une autorité définitive : la Constitution européenne garantirait pour l'éternité (ou quasi), paraît-il, la paix continentale. Outre qu'il fait peu cas de ce que les traités, ça se déchire, on se demande, à considérer l'état des lieux, de quelle paix il pourrait bien s'agir. Si c'est la paix qui rassure en rasant Sangatte, non merci. Si c'est la paix des charters tell
En attendant la belle Europe
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par Pierre Marcelle
publié le 21 novembre 2003 à 1h59
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