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Libération
TRIBUNE

L'égalité, source d'inégalités.

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par Eric KESLASSY
publié le 21 novembre 2003 à 1h59

En 2001, l'Institut d'études politiques (IEP) de Paris s'est lancé dans une nouvelle voie pour essayer de donner un contenu à cette valeur fondamentale qu'est l'égalité des chances : une filière d'accès direct a été créée pour les meilleurs élèves réussissant leur bac en zone d'éducation prioritaire (ZEP). Ainsi, depuis cette date, 87 lycéens venant d'un milieu défavorisé ont pu être admis à Sciences-Po à la suite d'un oral. Ils ne sont donc pas passés par le concours d'accès, très sélectif, auquel sont soumis tous les autres candidats à l'entrée dans la prestigieuse école de la rue Saint-Guillaume. Prétendant défendre l'égalité républicaine, l'UNI (Union nationale interuniversitaire) a porté plainte contre l'IEP de Paris pour obtenir l'annulation de cette mesure appelée «convention d'éducation prioritaire». L'action judiciaire entreprise par ce syndicat étudiant, représentant de la droite universitaire, ressemble à s'y méprendre à celle d'un enfant trop gâté auquel on demanderait de partager son jouet !

Il est satisfaisant que l'arrêt de la cour administrative d'appel de Paris du 6 novembre dernier ne remette pas en cause la mise en oeuvre de cette convention. Si les critères de sélection et d'évaluation des élèves qui n'ont pas à passer le concours devront être précisés, la procédure permettant une admission simplifiée pour les élèves de ZEP n'est pas abandonnée : l'expérience pourra aller à son terme et devrait se poursuivre l'an prochain. Et c'est heureux !

En effet, en s'